L’entorse est une lésion traumatique affectant une articulation qui se traduit par une élongation ou une déchirure ligamentaire. Elle touche la cheville mais aussi le genou ou toute autre articulation. L’entorse se produit en général quand l’articulation est mobilisée, brutalement, en dehors de son amplitude physiologique. Ainsi, le ou les ligaments qui assurent la contention de l’articulation se trouvent anormalement étirés. Cet étirement peut aller jusqu’à une déchirure partielle ou totale du ligament. Dans les cas les plus graves, l’entorse s’accompagne d’un arrachement osseux.
L’entorse de cheville la plus fréquente est dite en inversion, c’est-à-dire que le pied se couche sur son bord externe.
Ce mécanisme induit une élongation d’un ou plusieurs ligaments selon la gravité de l’entorse. L’entorse bénigne de cheville en inversion se traduit par l’étirement du ligament talo-fibulaire antérieur, et la douleur se situe en avant de la malléole externe (protubérance osseuse au-dessus de la cheville). La gravité d’une entorse est déterminée par un certain nombre de signes tels que la sensation de craquement lors du traumatisme, la présence ou non d’un œdème important, la présence d’un hématome pouvant remonter le long de la jambe, une impotence fonctionnelle significative. L’évaluation de la gravité de l’entorse doit être réalisée par un médecin qui jugera de l’opportunité de prescrire une imagerie médicale et des suites à donner. Quelque soit la gravité de l’entorse, une rééducation fonctionnelle est à prévoir. En effet, les ligaments ont une action de contention de l’articulation mais aussi d’information de sa position dans l’espace (rôle proprioceptif). Ainsi, lorsqu’ils ont été lésés, ils tendent à ne plus fournir une information de qualité ce qui favorise les entorses à répétition. La rééducation fonctionnelle est généralement prodiguée par un kinésithérapeute.
L’ostéopathie présente un intérêt à divers stades de l’évolution des lésions. Lorsque l’entorse est récente mais peu douloureuse, l’ostéopathe intervient pour ajuster l’articulation et permettre une cicatrisation du ligament dans sa position physiologique. L’idéal est de pratiquer l’ajustement avant la rééducation fonctionnelle afin qu’elle intervienne sur une articulation rééquilibrée. Dans la plupart des cas, le ligament cicatrise spontanément sans action externe. Cependant, dans certains cas, on constate que la cheville reste douloureuse longtemps après la cicatrisation théorique des tissus (de l’ordre de 6 semaines). Dans ce contexte, l’ostéopathe peut avoir une action intéressante permettant une reprise de l’activité dans la plupart des cas sans douleur. Il faut souligner que plus le traumatisme est ancien plus le retour à l’équilibre non douloureux demandera du temps et des séances. Ceci justifie une intervention la plus précoce possible.